Longtemps méconnue, Akkermansia muciniphila attire aujourd’hui toute l’attention des chercheurs. Cette bactérie du microbiote intestinal, découverte il y a une quinzaine d’années, pourrait bien être un marqueur de santé globale.
Présente naturellement dans l’intestin de la plupart d’entre nous, elle joue un rôle déterminant dans la régulation de l’inflammation, le maintien de la barrière intestinale et même l’équilibre métabolique [1].
Une gardienne du mucus intestinal
Contrairement à d’autres bactéries intestinales qui se nourrissent des résidus alimentaires, Akkermansia muciniphila a une particularité fascinante : elle consomme le mucus qui tapisse la paroi intestinale.
En stimulant sa production, elle contribue à maintenir cette barrière protectrice, essentielle pour limiter le passage des toxines et agents pathogènes [2]. Un intestin riche en Akkermansia, c’est donc une muqueuse plus résistante, une meilleure régulation immunitaire et moins d’inflammation digestive.
À l’inverse, une flore appauvrie en Akkermansia est souvent observée chez les personnes souffrant de troubles métaboliques, d’obésité, de diabète ou de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin [3].
Un rôle clé dans la santé métabolique
En 2019, une étude en double aveugle randomisée [4] a confirmé le potentiel métabolique de cette bactérie.
Des volontaires présentant un syndrome métabolique ont reçu soit un placebo, soit une supplémentation quotidienne de 10 milliards de bactéries Akkermansia vivantes ou pasteurisées. Après trois mois, les résultats ont été significatifs :
- Amélioration de la sensibilité à l’insuline.
- Baisse du cholestérol total.
- Réduction des marqueurs inflammatoires.
- Renforcement de la barrière intestinale.
Les chercheurs ont conclu qu’une flore intestinale riche en Akkermansia contribue à prévenir les complications liées au prédiabète, à la résistance à l’insuline et aux troubles cardiovasculaires [5].
Akkermansia et la recherche en oncologie
Des études récentes [9][10] ont montré que la présence d’Akkermansia muciniphila dans le microbiote pourrait améliorer la réponse à certains traitements d’immunothérapie anticancéreuse, notamment dans le cancer du poumon et le mélanome.
Cette bactérie contribuerait à renforcer la barrière intestinale et à moduler positivement l’immunité.
Akkermansia n’est pas un traitement, mais un facteur de soutien prometteur qui témoigne du rôle clé du microbiote dans la santé globale.
Comment stimuler naturellement Akkermansia ?
Trois leviers naturels permettent aujourd’hui de soutenir cette précieuse bactérie :
- Les fibres prébiotiques, notamment l’inuline, favorisent sa croissance. On la retrouve dans le topinambour, la chicorée, le pissenlit, l’ail, l’artichaut, le poireau ou l’oignon [6].
- La berbérine, un antioxydant naturel, stimule la production de mucus intestinal – la principale source de “nourriture” d’Akkermansia – tout en régulant la glycémie [7].
- Akker-Probio, un probiotique à la formule innovante qui contient la souche B420, une bactérie lactique issue de la famille des Bifidobacteriaceae, reconnue pour son impact sur la diversité microbienne et la santé métabolique.
Une alliée prometteuse pour le bien-être global
Akkermansia muciniphila ne se limite pas à la sphère digestive. De récentes études suggèrent qu’elle intervient également dans le maintien de la santé cutanée, la modulation de l’immunité et la protection du système nerveux [8].
En agissant à la racine, sur la barrière intestinale et l’inflammation de bas grade, elle participe à une meilleure communication entre intestin, métabolisme et cerveau. Favoriser la présence d’Akkermansia dans le microbiote, c’est donc agir de manière globale sur son bien-être, son énergie et sa vitalité à long terme.
Références
[1] Cani P.D. et al., Nature Reviews Gastroenterology & Hepatology, 2022
[2] Derrien M. et al., Microbial Pathogenesis, 2017
[3] Depommier C. et al., Gut, 2019
[4] Depommier C. et al., Nature Medicine, 2019
[5] Everard A. et al., Diabetes Research and Clinical Practice, 2021
[6] Routy B. et al., Gut microbiome influences efficacy of PD-1–based immunotherapy against epithelial tumors, Science, 2018.
[7] Derosa L. et al., Microbiota-centered interventions modulate immune checkpoint efficacy in cancer patients, Annals of Oncology, 2022.
[8] Plovier H. et al., Cell Metabolism, 2020
[9] Wang K. et al., Frontiers in Pharmacology, 2022
[10] Bindels L.B. et al., Nutrition Reviews, 2020